29.10.06

190 Ephrem (diacre)

190

St Ephrem (diacre)
Diatessaron, IV, 20

Ils vinrent à lui pêcheurs de poissons et ils devinrent pêcheurs d’hommes (Lc 5, 10), comme il est dit : Voici que maintenant j’envoie des preneurs d’hommes, et ils les prendront sur toutes les montagnes et sur tous les lieux élevés (Jér. 16, 16). S’il avait envoyé des sages, on aurait dit qu’ils avaient persuadé le peuple et l’avaient trompé et ainsi saisi, S’il avait envoyé des riches, on aurait dit qu’ils avaient berné le peuple en le nourrissant, ou qu’ils l’avaient corrompu avec de l’argent, et ainsi dominé. S’il avait envoyé des hommes forts, on aurait dit qu’ils les avaient séduits par la force, ou contraints par la violence.

Mais les apôtres n’avaient rien de tout cela. Le Seigneur le montra à tous par l’exemple de Simon. Il était pusillanime, car il fut pris de frayeur à la voix d’une servante ; il était pauvre, car il ne put même pas payer sa part de tribut, un demi-statère : Je n’ai pas d’or, dit-il, et je n’ai pas d’argent (Act. 3, 6 ; cfr. Matth. 17, 24-37). Et il était sans culture puisque, lorsqu’il renia le Seigneur, il ne sut pas s’en tirer par la ruse.

Ils partirent donc, ces pêcheurs de poissons, et ils remportèrent la victoire sur les forts, les riches et les sages. Grand miracle ! Faibles comme ils l’étaient, ils attiraient, sans violence, les forts à leur doctrine ; pauvres, il enseignaient les riches ; ignorants, il faisaient des sages et des prudents leurs disciples. La sagesse du monde a fait place à cette sagesse qui est elle-même la sagesse des sagesses.


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